Fernando Izzi - The iron

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Métamorphose  du Fer

L’art du fer forgé a des origines très reculées dans le temps. Les premiers outils remontent au troisième millénaire avant Jésus Christ. Les Hittites de l'Asie mineure combattaient contre les Egyptiens avec des armes en fer forgé.

En tout cas, le véritable âge du fer remonte à peu près au premier millénnaire. Les Grecs et les Romains appelaient l'artisan du fer Homo Faber: pour eux cette appelation avait un sens presque magique. Le "faber", capable d’assujettir et de maîtriser la matière pour la rendre pure et belle, était consideré un homme supérieur, un être protégé par les dieux. En effet, les dieux de l'enfer et du feu etaient ses patrons. Il était donc une sorte de privilégié, et il l'était encore dans le Moyen Age. Les Romains réorganizèrent l'art du fer d'une manière radicale, en créant une veritable industrie de fabrication des armes dans toutes les provinces de l'Empire. Dans la ville de Rome on se bornait à la production de grilles, gonds, serrures et autres objets d'usage quotidien. Pline l'Ancien (23/79 aprés J/C.) nous informe que le fer forgé coûtait plus cher que l'argent. L'artisan du fer était “l'homme fort” qui pouvait se permettre des luxes et des transgressions defendus aux autres artesans. Par exemple, il pouvait s'abandonner a l'ivresse. On a beaucoup de pots d'époque grecque decorés avec des images du "faber" ivre soutenu par son dieu protecteur. Au temps des invasions des Barbares, des peuples assez arrièrés se présentèrent sur la scène de l'histoire: ils ne connessaient ni l'architecture ni la loi, mais ils étaient très adroits pour l'art du fer: qu'on se souvienne des épées forgées, et finement décorées en argent, des Longobards.

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Au Moyen Age on a le triomphe de l'art du fer: le travail du fer obéit à des critères pas seulement d'utilité, mais aussi bien de beauté: le fer devient élément esthétique de décoration dans les eglises, dans le couvents, dans les maisons toutes; son emploi se répand partout. Entre les exemples plus anciens et significatifs, le portail de Sainte Anne dans Nôtre-Dame de Paris, avec ses décorations florales, ses oiseaux, dragons, animaux fantastiques, ciselés avec une maîtrise suprême. Autre exemple mirable, la grille de saint Swithin dans la cathédrale de Winchester. Partout, les religieux installèrent dans les couvents plus importants des forges bien approvisionnées: il fallait detruire la légende qui faisait du forgeron un artisan entouré d'une atmosphère diabolique, protégé et peut-être hanté par le diable même. En tout cas, ces forges-là seront justement les mêmes forges qui produiront les horribles et tras compliqués instruments de torture de la Sainte Inquisition! A' fin de 1200 les fours à petit feu tombèrent en désuétude, fours qui étaient constitués par des lits de terre refractaire sur laquelle on deposait des minéraux de fer et charbon finement broyés. En Allemagne on expérimenta aves succès les fours verticaux appelés Stuckhofen: il s'agissait de fours en forme de cuve, qui fonctionnaient au moyen d'énergie hydraulique et permettaient la production d'une grande quantité de fer. Tout cela permit une diffusion très rapide de l'emploi du fer dans l'architecture et dans tout sorte de décorations.

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C'est dans ce temps-là que la profes- sion du forgeron se divise en deux spécialisations: le faber ferrarius s'occupe de structures architecturales, tandis que le magister clavarius produit des clefs, serrures, décorations, grilles. En Italie, les premiers exemples d'un artisanat digne d'attention sont le Comunichino de l'eglise de Santa Chiara à Assise (XIII siècle) et les fers des tombes des Della Scala à Verone (XIVe siècle). L'essor de l'art gothique marque l'exaltation de l'art du fer: le développement de la dimension verticale, l'arc en ogive, l'abondance de la décoration, trouvent dans l'art du fer un complement tout naturel. Dans l'édification de la cathédrale, chaque artisan participe à la réalisation de la grande oeuvre, et avec son travail parcourt le chemin de l'esprit qui élève l'homme au dessus des misères du monde: dans les multitudes sculptées des somptueux portails, chaque artisan peut trouver sa place, la place adaptée à son travail et à son art. Les plaques forgées avec le marteau se transformèrent en décorations: on les ajourait, on les bosselait et gravait au poinçon. Vis et clous rabattus se transformèrent en emboîtures. L’art de 1a Renaissance, en débutant même, et depuis en se developpant, marqua un ultérieur épanouissement de l'art du fer: entre forgerons et architèctes s'établit une très serrée collaboration, dans le respect de la spécialisation de chaque artisan. Entre les exemples les plus significatifs on peut noter les fers de la cathédrale et de l'Hotel de Ville de Sienne, très probablement esquissés par Jacopo della Quercia, et aussi les lanternes des palais Strozzi et Guadagni de Florence, créées par Niccolò Grosso dit le Caparra, l'un des majeurs forgerons de l'époque. En Toscane l'art du fer fut très particuliè- rement raffiné: même les objets de guerre montrent une perfection extrème et une recherche ininterrompue de la beauté. Le Caparra était, par exemple, le forgeron de confiance de Lorenzo il Magnifico; mais il y en avait beaucoup: le siennois Jacopo di Lello Orlandi est l'auteur des merveilleuses grilles de la Cathédrale de Orvieto et aussi des grilles de l'Oratorio del Lorentino de San Miniato; Giacomo di Giovanni di Vico créa le grilles de la chapelle de 1' Hotel de Ville de Sienne.

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Avec l'avènement du Baroque, l'architecture se développe dans le sens d'une recherchée et complexe théatralité. Les capitales l'Europe étalent des véritables transformations: les centres historiques subissent des démolitions integrales qui permettent la création de perspectives tout-à-fait scénographiques. Et cette fois encore le fer forgé s'adapte aux exigences de la nouvelle architecture: les lignes du décor deviennent plus tordues, compliquées, chargées de décorations; le feuillage devient de plus en plus riche, les formes de plus en plus recherchées et difficiles. Les grilles d'honneur, qui entourent les palais royaux et de l' aristocratie, sont maintenant des véritables rideaux prêts à s'ouvrir pour montrer des ensembles architecturaux stupéfiants, tels Versailles, le château du Belvedere à Vienne, la petite villa de chasse de Stupinigi aux portes de Turin, et beaucoup d'autres.
Le 1800 réunit et additionne toutes les manière d'expression artistique, toutes les expériences du passé. Mais, en tout cas, maintenant prévalent les moulages en fonte: c'est celle-là la technique qui comble Paris et bien d'autres capita- les européennes de balcons, balustrades et grilles. C'est aussi le moment où la grande partie des forgerons encore s'exprime en copiant les oeuvres du passé, pour la plupart les oeuvres de la Renaissance, toujours les plus préféré et aimé.

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A' la fin du siècle, et encore au commencement du '900, après avoir quitté les inspirations romantiques qui avaient suggéré au forgeron l'évocation des motifs romaniques et gothiques, le stile Moderniste rétablit le goût du fer forgé: commence l'ainsi dit stile "Liberty", qui reprend l'étude des décorations riches, des frises, des motifs curvilignes, en ajoutant aussi des sinuosités de souche baroque. En Italie, l'expression la plus haute du Liberty sont les oeuvres d'Alexandre Mazzucotelli (1865 - 1938), qui realize les grilles et autres décorations en fer pour la Clinique Columbus de Milan. Plus récemment, méritent notre admiration les splendide grillessculptures des Fosse Ardeatine, près de Rome, créées par Mirko Basaldella (1910 - 1969). En tout cas et plus en général, aprés les deux guerres mondiales, avec les deux difficiles réconstructions encore en cours, le forgeron travaille, mais il travaille presque dans l'impossibilité de s'exprimer à son mieux. Son art, coincé par les très dures exigences du moment, demeure immature et produit les oeuvres de la pire qualité et du pire mauvais goût. Au jourd'hui, au commencement du troisième millénaire, la technologie fait bien expérer: on a réalizé des progrès énormes, la nouvelle situation s'annonce très favorable à l'art du fer. Certes, il reste très difficile d'atteindre un niveau comparable, et de loin, aux oeuvres des magnifiques Maîtres de la Renaissance. Il est probable que, si les efforts des artistes seront orientés ver un stile simple, en adoptant techniques à rivet et à emboitement ( qui sont justement les techniques du gothique au 14eme siècle), on aura fait un prémier progrès vers une reprise.

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Lorsqu' on admire un objet en fer, lorsqu' on comprend sa beauté, il faut en tout cas réfléchir sur l'effort créatif de nos anciens maîtres. Certes, il ne fut pas facile contraindre le fer, matériel si dur, à la plasmabilité, en le pliant aux exigences de l'expression. Il nous faut ne pas disperser ce vénérable héritage. A' ces anciens maîtres va toute notre reconnaissance: ils ont réussi les prémiers à transformer la matière, qui a subi avec docilité une métamorphose qui l'a faite digne d'a¢cueillir toutes les plus délicates vibrations de notre sensibilité esthétique et tous les mirages de nos rêves. La dure matière maintenant vit, et parle. Avec mon travail, en toute modestie, moi aussi j'ai essayé de transformer la matière en vie. Avec mon travail, je voudrais faire revivre la magie des forgerons des temps révolus; je voudrais, jusqu'au possible, réveiller le homo faber de sa trop prolongée léthargie.

(Fernando Izzi)

 
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